Retrouvez ces petites chroniques dans un mail envoyé chaque week-end, où nous écrivons un petit mot sur les activités de la semaine et partageons une idée recette avec la liste des légumes de saison. 

Pour les recevoir, laissez-nous votre adresse mail.

Fermer la boutique, arrêter les livraisons n’est pas vraiment synonyme de pause mais je sais que souvent vous nous demandez comment nous remplissons nos journées à cette époque là.

Voici un petit aperçu :

Dès décembre, nous commençons déjà à préparer le printemps, les trois serres sont donc maintenant toutes pleines. Jusqu’au printemps y pousseront les épinards, fèves, petits pois, carottes, ail, oignons, pommes de terre, salades, mesclun…

Le champ lui à l’inverse est quasiment vide, les restes de cultures ont été enlevé et toutes les planches sont maintenant bâchées.

Au début du mois, nous avons passé des journées et de longues soirées à préparer le planning des cultures pour 2023. Faire le planning, c’est s’arrêter sur chaque légume et décider des dates de semi et/ou de plantation. C’est surtout se rappeler ce qui a été fait dans l’année, ce qui a marché ou non et décider de ce qu’il faudrait modifier pour s’améliorer (décaler de quelques semaines le semi, choisir une autre variété, être plus vigilant.e sur l’arrosage…)

Bref, autant de questions qui prêtent à débattre !

Janvier est aussi l’occasion de terminer ou de lancer les bricolages nécessaires pour améliorer notre outil de travail.

Aujourd’hui, l’irrigation des serres fonctionne parfaitement et toutes leurs portes ferment solidement, une nouvelle pépinière a été montée et la clôture a été solidifiée pour dissuader les sangliers de venir retourner le terrain !

Mais oui le rythme est plus doux et les journées plus courtes. La preuve nous avons plus lu ce mois-ci que sur les six derniers mois ! (Nos lectures du moment : les romans d’Emmanuelle Bayamack-Tam et les BDs d’Etienne Davodeau).

Souvent à La Petite Surface, nous nous sentons roseaux.

De façon militante, nous avons fait le choix d’être petits.

Petits et au maximum autonomes.

Petit prêt, petits investissements, petit risque et petite maison.

Mais autonomes dans nos choix, autonomes au champ comme pour les ventes.

Ces choix nous permettent face aux imprévus de la vie de plus facilement nous adapter.

Dans les tempêtes météorologiques et sociétales, nous sommes fragiles mais ancrés.

Nous plions mais ne rompons pas.

Pour preuve l’inflation ambiante nous épargne, les coûts de début d’année restant stables, nos prix ne changeront pas et les projets continueront.

Alors tant que l’aquilon nous semblera zéphyr, nous serons là à vivre pleinement cet intense métier !

Au plaisir de vous retrouver dès le mardi 18 avril pour la vente à la ferme.

D’ici là douce brise à vous,

Nous vous le disons souvent, en choisissant ce métier il y a pas mal de choses auxquelles nous nous attendions : solliciter notre corps, travailler sous la pluie…mais il y a surtout toutes ces choses auxquelles nous ne nous attendions pas.

Et c’est bien cela qui donnent de la saveur à notre quotidien. Je pense par exemple aux relations que nous avons avec toutes nos partenaires ; à ces restaurants et épiceries que nous livrons chaque semaine. Nous savions évidemment que nous allions travailler avec d’autres professionnels mais nous n’avions pas imaginé que nous allions créer de tels liens de complicité.

Chaque semaine lors des livraisons, ce sont des petits mots échangés, des nouvelles données, de l’entraide et parfois l’émergence de projets en commun :

« Lucien est malade ? Oui, livrez-nous demain, pas de souci ! »

« Que je sois traiteur pour votre mariage ? Ce sera une première, mais oui c’est parti ! »

« Créer une AMAP ensemble ? Super idée, nous sommes partantes !»

Nous sommes également toujours ravis quand des porteuses de projets nous contactent pour connaître nos prix et notre fonctionnement.

Quel plaisir, quelques mois plus tard de livrer les premières cagettes juste avant l’ouverture !

Alors merci à vous pour votre soutien, vos sourires et votre confiance, vous donnez à notre métier tout son sens et à nos semaines plus de relief.

Merci à vous : La Singerie, Le Bon Endroit, La Parenthèse, Epi’Boujou, Le Resto du Hangar zéro, la crèche des lapins bleus, Calice et Mandibule et Mimosa.

Cette semaine auront lieu les dernières ventes de la saison. Le champ comme les stocks se sont vidés d’un coup !

Nous aurions préféré pouvoir vous accueillir plus longtemps mais nous devons déjà vous donner rendez-vous au printemps. C’était pour nous une très belle saison, une très belle année même ! Nous avons à nouveau vécu sur la ferme d’intenses moments et fait de belles rencontres.

Si la fin d’année annonce le temps des bilans, de notre côté, nous avons le sentiment d’avoir accompli notre mission : tout ce que nous avons fait poussé, a été vendu et on l’espère a également été cuisiné !

La fin des ventes indique aussi pour nous le lancement de la saison suivante, oui je vous l’annonce, la saison 6 est déjà en préparation ! Et il y a à faire : protéger le sol, préparer le planning, commander les graines, réparer, bricoler, améliorer les outils… mais ne vous inquiétez pas pour nous, nous en profiterons aussi pour prendre le temps de lire, tricoter, cuisiner, boire beaucoup de thé, nous balader, jouer de la guitare…

Nous vous remercions pour votre confiance, vos encouragements et votre lecture assidue de ce mail ! Nous continuerons d’ailleurs de vous donner des nouvelles mais certainement de façon moins régulière. Nous vous souhaitons une belle fin d’année et aussi de lire, cuisinier, jouer de la guitare, tricoter…

Cette semaine nous avons enlevé les pieds de tomates, broyé les fins de cultures de haricots, navets, choux… puis baché par dessus. Depuis quelques semaines et jusqu’à fin décembre, nous remettons le champ ‘’au propre ‘’ pour qu’il entre en dormance et se régénère pendant l’hiver.

Chaque année, nous avons un peu l’impression de repartir à zéro et cela pourrait être frustrant ou décourageant de devoir refaire ces mêmes choses. Pourtant, cette page blanche que l’on reprend chaque année nous permet de nous améliorer et de tester des choses sans avoir peur des conséquences.

Quand nous discutons avec des amis vigneronnes et vignerons, nous sentons que nous sommes dans un métier de perpétuel recommencement tandis qu’eux sont dans un métier de perspective et de projection. Ils et elles plantent la vigne avec la vision des décennies à venir et taillent en hiver en imaginant leurs vins sur 3-4 ans…

Pour nous, si un semi de carottes n’a pas levé, deux semaines plus tard, nous le refaisons et si cette année les poireaux sont petits, nous ferons mieux et un peu différemment l’an prochain.

Ces petits loupés sont sans conséquences sur la pérennité de l’activité, au contraire, savoir que nous faisons puis refaisons puis re-refaisons nous inscrit dans un temps long où l’expérience acquise sert aussitôt.

Cette semaine, nous avons accueilli un jeune stagiaire en pleine construction de son projet professionnel, curieux de découvrir le métier de maraicher et de comparer nos journées à son expérience de jardinier.

Accepter un stagiaire c’est un peu la loterie.

Certaines de nos précédentes expériences nous ont prouvé que cela pouvait être un exercice assez pénible et frustrant. Mais nous savons combien ce temps accordé peut être bénéfique pour faire avancer un projet.

Alors nous avons dit ‘’ oui » et nous avons bien fait ! Quel plaisir d’accompagner pendant quelques jours une personne qui pose un regard neuf sur notre travail et nous oblige à re-questionner nos pratiques.

Quelle satisfaction de la voir découvrir et prendre du plaisir face à la tâche bien accomplie. L’énergie de la jeunesse, associée à notre envie de lui montrer toutes les facettes du métier, nous a permis d’être efficaces au champ et de mener des chantiers que nous pensions repousser à plus tard.

Et peut-être que dans quelques temps, un nouveau paysan viendra grossir les rangs (d’oignons) !

Pour lancer notre projet, avant même d’avoir planté la moindre salade, il fallait déjà trouver un nom pour la ferme et ce n’est pas si simple de nommer, de donner une identité. Ceci s’est d’ailleurs compliqué trois ans plus tard quand il a fallu se pencher sur les prénoms d’enfants, mais cela est une autre histoire !

Ce nom, nous voulions qu’il soit facile à utiliser mais surtout qu’il corresponde au lieu assez atypique que nous venions de trouver : une ferme de 2 hectares comme un écrin de nature préservée au cœur d’un environnement très urbanisé.

Oui très urbanisé car depuis le champ, nous apercevons l’enseigne du Lidl et le panneau de la 4 voies et en 2 min à vélo nous pouvons aller à Décathlon ! Il n’était donc pas vraiment question de choisir un nom bucolique comme « La ferme paisible au bord de la rivière », on voulait faire un clin d’œil à la grande distribution environnante ou plutôt un pied de nez à ces géants de la surconsommation.

Assez vite, nous avons donc pensé à « La Petite Surface », ce nom faisait également référence à notre choix de cultiver sur une petite surface agricole, choix marginal en comparaison aux grandes exploitations alentour. Ce double sens a conforté ce choix et depuis nous revendiquons tous les deux d’avoir proposé ce nom en premier.

Quand j’étais enfant, j’avais envie d’avoir un couteau. Je me disais qu’avec je pourrais faire plein de choses, je sentais qu’il pourrait m’être très utile mais pour moi qui vivais en ville, je n’arrivais pas à savoir exactement ce que j’en ferais.

Si, je me disais qu’en pique-nique, avec j’aurais pu couper le pain et étaler les rillettes. Parfois, mon père me prêtait le sien, là j’avais le sentiment d’avoir un pouvoir, celui de pouvoir tout couper. Finalement, je l’ouvrais et le refermais machinalement sans trop savoir quoi en faire…

Vingt ans plus tard, j’ai mon couteau, un opinel n°8 au manche vert, quand je pars le matin, je le mets dans ma poche. Je sais qu’il me servira tout au long de la journée ; pour récolter les légumes, couper les fanes ou les racines, enlever un nœud récalcitrant ou ouvrir une balle de paille…

A chaque fois que je le sors, je sens que je fais quelque chose de concret, il m’ancre dans l’action. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que nous offrons un opinel au départ des stagiaires, il symbolise le métier et nous rattache à des activités essentielles du quotidien.

Chaque semaine et de façon la plus régulière possible, carnet et stylo en main nous faisons le tour du jardin.

Le dimanche soir, accompagnés de Mina, Matcha, Zazou et Lucien, nous arpentons le jardin avec un autre rythme et un autre regard que celui de la semaine. Nous ne savons pas vraiment ce que nous allons trouver.

Pendant ce tour, nous prenons le temps de regarder les cultures et de noter nos observations. « Le semi de carottes a-t-il levé ? Est-il temps de récolter les radis ? » Parfois, c’est une bonne surprise : « Super, les épinards seront prêts pour le marché ! » ou une moins bonne : « Les sangliers sont repassés, ils ont piétiné le jeune semi de navets, on peut le refaire ! »

Ces notes donneront le ton de la semaine à venir et viendront s’ajouter à notre to do list !

En cinq ans, nous avons acquis une certaine expérience et sans nous vanter nous pouvons dire que nous nous sentons légitimes dans ce rôle de maraicher.e.

Pour certaines choses cependant, nous avons encore une marge de progression. Cultiver les choux fleurs par exemple, est devenu un gag à répétitions. Pour en avoir pendant une longue période, nous choisissons plusieurs variétés de choux avec diverses particularités, (certains seront prêts dès septembre et d’autres resteront au champ jusqu’en février).

En début de saison, lors des semis, nous étions bien organisés, c’est consciencieusement que nous avions noté les noms et mis les étiquettes. Mais comme tous les ans, dans la précipitation de l’été et par manque de vigilance, nous avons tout mélangé lors de la plantation. On en rit d’abord puis lors de la récolte, on râle après nous, pour le temps perdu à chercher parmi tous les rangs, ceux qui sont prêts à être récoltés.

Nous pouvons cependant être contents de notre travail, nous les cherchons certes, mais nous en trouvons des beaux et en grande quantité.

En 2023 c’est sûr, ce sera la bonne, ils seront beaux et plantés au bon endroit !

Nous l’avons déjà dit, pour nous l’été c’est comme un tunnel. Les journées sont à rallonge il faut récolter, livrer, désherber, semer pour l’hiver….

Pendant ces trois mois, automatiquement, nous reportons tout à la rentrée : « Le rendez-vous chez le médecin, on verra ça en septembre. » « Rencontrer le banquier ? oui, ça attendra la rentrée. » « Accueillir des groupes ? Ah l’été c’est compliqué, mais pas de souci vous viendrez au début de l’automne. » « Une journée de formation dans le Perche ? Oui mais en octobre, là on aura le temps. »

Puis vient la rentrée, et nous honorons tous ces rendez-vous. Un mois plus tard, nous nous rendons compte que nous avons passé beaucoup moins de temps au champ et que le retard commence à s’accumuler.

Et cela me fait penser que la formation dans le Perche c’est déjà demain ! C’est reparti pour une semaine bien remplie !

Vendredi soir à la ferme, en partenariat avec le réseau des Civam nous avons projeté Nouvelles graines de Sophie Labruyere, un documentaire sur l’installation agricole où Zoé et Anthony défendent un idéal, rêvent d’une ferme pensée comme un écosystème abondant qui se régulerait naturellement en limitant l’intervention humaine.

L’équilibre entre utopie et nécessités économiques est difficile à trouver et par manque d’expérience, le jeune couple est vite rattrapé par la réalité et devra se réajuster.

A notre échelle, nous aussi nous avons l’impression de porter un idéal, en vous proposant des produits de saison de qualité, cultivés à la main sur une petite surface dans le respect du vivant.

Comme pour Zoé et Anthony sur le papier, ce modèle fonctionne, nous nous imaginions vivre simplement mais sereinement, les bottes dans le champ et le sourire derrière la balance. Mais ce modèle reste précaire et l’évidence sur le papier se froisse, face aux habitudes de consommation très ancrées.

Alors, si vous pensez que notre modèle agricole a du sens, cuisinez nos légumes, venez nous rencontrer à la ferme ou sur le marché, commandez nos paniers ou retrouvez nos produits dans des épiceries et restaurants !

Si vous avez les mêmes goûts que les rats mulots, bonne nouvelle la saison des courges a démarré !

Les courges c’est le légume emblématique du mois d’octobre, semés en avril, plantés en mai, surveillés tout l’été, fin septembre on guette le temps de la récolte. Lors d’un tour du jardin, nous avons remarqué que les courges patidous, ces petites courges zébrées au goût de noisette, avaient commencé à être attaquées et mangées par des rats mulots.

Les rats mulots ont le nez fin, ils sentent quand les courges sont à maturité et se régalent avant vous. Grâce à leur flair, le top était donné, nous avons pu démarrer les récoltes.

Dès le lendemain nous avons sorti les sécateurs, rempli des piles de caisses puis stocké au chaud environ une tonne de courges qui seront vendues jusqu’au printemps.

Vous retrouverez donc dès cette semaine, sur notre étal et chez nos partenaires une grande diversité de variétés de courges, des petites, des bleues, des oranges, certaines idéales pour les soupes d’autres pour les purées alors à vos recettes !

Hausse, cadre, varroa, enfumoir, dadant, langstroth, essaimage, reine…en quatre ans tout un champ lexical s’est ouvert à nous, vous aurez peut-être reconnu celui de l’apiculture.

En 2019, nous avons installé au fond du champ des ruches. Totalement néophytes, nous avons appris au fur et à mesure grâce aux conseils d’un ami apiculteur-amateur. L’entraide et l’échange de savoirs sont très présents entre apiculteurs comme entre maraichers et passionnés.

Le miel produit sur la ferme est dit « toutes fleurs », nous le récoltons une fois par an à la fin de l’été. Son goût et sa texture sont influencés par la biodiversité présente autour des ruches. Les abeilles butinent des fleurs de printemps comme d’été et bénéficient d’une flore riche et variée. Sur notre champ, en plus de la végétation spontanée (trèfle, ronces, lierre), elles trouvent les fleurs de légumes à polliniser (courgettes, haricots, pois…) des arbres fruitiers (pommiers, cerisiers…) ainsi que des plantes mellifères semées pour elles (bourrache, phacélie… ).

A cela s’ajoute la flore propre à la forêt voisine. En restant de simples amateurs, nous avons découvert tout un monde, acquis des connaissances et pouvons vous proposer sur l’étal un miel savoureux.

Avant que la saison suivante soit vraiment là, il y a toujours un peu dans l’air ses prémices.

Les belles journées de mai peuvent nous annoncer l’été tandis que l’air frais matinal fin août nous rappelle que l’automne approche.

Moi en ce début septembre, je veux faire durer l’été jusqu’au bout, cette résistance passe par l’assiette en refusant de cuisiner dès maintenant des poireaux.

Entre deux averses, c’est encore l’été non ? Alors pour quelques jours, je tiens bon, je profite des salades de tomates et des aubergines à la parmigiana.

Puisqu’à la ferme, je ne suis pas seule à décider, j’ai cédé sur le fait de les vendre dès maintenant mais on est d’accord, on attend encore un peu les navets et les choux de Bruxelles ! Bel été à vous !

L’automne c’est le deuxième printemps, c’est ce qu’il se dit souvent entre maraîchers ou maraîchères et en ce moment, nous l’expérimentons concrètement.

Après des semaines où la nature avait été mise sur pause à cause de la chaleur et du manque d’eau, aujourd’hui avec la baisse des températures, l’augmentation de l’humidité et un peu de soleil chaque jour, la nature est en mouvement, tout s’éveille et pousse. Alors ce ne sont pas des perce-neiges ni des jonquilles qui apparaissent mais des champignons et la végétation envahit et reverdit.

En travaillant avec les saisons, nous sentons cette énergie contagieuse, il y a aussi un nouvel élan en nous. Notre rythme de travail est différent, nous sommes moins focalisés sur le quotidien mais déjà à nous projeter sur les chantiers à venir. Ceux pour améliorer la ferme (installer une nouvelle pépinière et réparer les portes des serres) ou notre confort de travail (réaménagement des espaces de stockage, achat d’outils ergonomiques…).

Il y a un côté rassurant et galvanisant dans cette période de rentrée où de nouvelles perspectives s’ouvrent !

Ce week-end était un week-end de fête sur la ferme, samedi, nous avons partagé une belle journée en familles et entre amis.es.

Merci au public d’être venu pour découvrir la ferme, participer aux ateliers, échanger pendant la conférence et s’émerveiller devant le spectacle musical.

Il y a eu des gouttes puis un beau soleil, un parking de poussettes, des bottes, des sweats oubliés et beaucoup de sourires !

Quelle richesse de vous accueillir, Au champ ! saison 5 appelle une saison 6 !

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Depuis plusieurs années, nous travaillons avec des enseignantes de maternelles, primaires et collèges pour faire découvrir aux élèves le maraichage mais plus généralement pour les sensibiliser à la biodiversité et au respect du vivant.

Lors de ces journées, les élèves visitent la ferme et participent à la vie de celle-ci. Ils/elles nous aident dans les chantiers en cours (récolte des courges, des pommes de terre… désherbages, semis, plantations…).

Pour réaliser ces tâches, ils/elles doivent observer, utiliser leurs corps, se salir, porter à deux, marcher au bon endroit, tout en faisant attention aux autres. Accompagner les enfants dans ces apprentissages est passionnant mais parfois déroutant lorsque nous entendons que « l’herbe c’est sale » ou lorsqu’ils découvrent à 14 ans que cette plante qui pique s’appelle de l’ortie. C’est pour la richesse de tous ces échanges que nous prenons tant de plaisir à recevoir des classes. Et ce qui nous plait beaucoup aussi, c’est ouvrir la ferme au public et organiser des événements !

Pour la rentrée, nous avons eu envie de conjuguer tout cela, en organisant une journée à la ferme imaginée pour les enfants, pensée aussi pour les adultes : Au champ ! saison 5 – Samedi 3 septembre 2022

A cette occasion, nous souhaitons proposer aux enfants un lieu pour courir, apprendre et s’émerveiller et aux adultes un espace de détente et de réflexion.

Et parfois, la ferme tourne sans ses maraichers.

Les semis sont arrosés, les framboises récoltées, les paniers livrés, les chats nourris et les clients servis !

Merci à elles et lui d’avoir pris soin de notre petite surface.

Pendant ce temps, nous avons arpenté les rues d’Aurillac, pique niqué dans des cours et découvert des spectacles.

Un de nos coups de coeur du festival, le spectacle « Oignon » de la compagnie Le Ventre, preuve qu’on n’avait pas totalement décroché de la ferme !

Depuis plusieurs semaines déjà ce sont les grandes vacances, les juilletistes sont sur le retour, les aoutiens se préparent.  
Les maraichers eux restent là, mais à la ferme il y a un petit air de vacances quand la crèche prend ses congés !  
 
Pour continuer de travailler avec un enfant de 2 ans à temps plein, on s’adapte, on profite de la sieste pour être efficaces, on se relaie, on se concentre sur les choses les plus urgentes. 
Et les jours sans sieste, on revoit nos objectifs à la baisse !  
 
Ces moments en famille sont surtout l’occasion de faire ensemble, d’expliquer, d’accompagner, d’encourager et de s’émerveiller.  
Et on le sait, comme pour tout le monde ce sera avec un pincement que les vacances se termineront ! 💚 

« Et où je les plante les choux ? »

Question récurrente entre mai et août, très souvent sans réponse immédiate. Et des choux il y en a beaucoup, fleurs, kale, brocolis, romanesco, raves, de Bruxelles, tatsoi, pet-sai, pak-choi, rouges, verts ou blancs qui en fonction des variétés ne seront pas semés en même temps.

Avec Marc, nous avons réparti le travail ainsi ; moi le temps et lui l’espace, donc quand je vois qu’il est temps de planter les choux, c’est à Marc de proposer une place dans le champ.

Début août, le champ est bien plein et entre ce qui a été prévu au planning en janvier et la réalité, il y a un décalage qui demande un peu de réflexion.

Cette semaine, ils ont trouvé leur place à la suite de la première session de haricots, les restes de haricots ont été broyés au tracteur puis paillés. Un nouvel espace était prêt pour accueillir les 300 choux qui seront protégés des papillons par des filets.

Pour les choux à planter mi-aout, on a déjà une idée, ils iront à la suite des oignons qui seront récoltés cette semaine !

Notre métier est fait de tâches répétitives et inconfortables, la récolte des haricots qui vient de reprendre nous le rappelle.

Récolter les haricots à la main c’est être à genoux à remplir un seau de 2,5 kg toutes les 20min. Entre juillet et octobre, ce sont quatre sessions de semis de 6 rangs sur 20 mètres qui s’enchaîneront. Ces tâches qui ne demandent pas une grande implication intellectuelle, nous permettent d’avoir l’esprit occupé ailleurs.

Le grand plaisir de mon métier réside dans ces moments où je me lance dans une tâche répétitive avec assez de batterie sur mon téléphone pour écouter un bon podcast. Parfois même je me garde de côté un épisode attendu pour me motiver davantage. Je sais que ce temps de travail physiquement intense sera contrebalancé par l’évasion proposée dans les récits.

Les podcasts que j’écoute sont le plus souvent des témoignages sur des sujets de société ou sur le féminisme, la parentalité, les voyages… (Les pieds sur terre, Cerno l’anti-enquête, Les couilles sur la table, Bliss stories, Le temps d’un bivouac, Vivons heureux avant la fin du monde…)

Je suis d’ailleurs toujours preneuse de conseils alors transmettez-moi vos dernières bonnes écoutes, car si vous avez fait le calcul, j’ai des heures de récolte de haricots à occuper !

En début de semaine nous avons traversé un tunnel de chaleur, une chaleur qui nous a ralenti mais nous nous sommes adaptés, nous avons travaillé plus tôt et plus tard, moins en milieu de journée et arrosé la nuit.

Et oui, c’est l’été et il fait chaud !

Cela ne vaut surement pas la peine de parler de telles banalités. Mais justement ces records observés dans de nombreux départements, est-ce encore une banalité ou la preuve que d’importants changements sont à venir ?

D’une certaine façon, cette situation conforte nos choix pour une agriculture paysanne, respectueuse de la terre et de ses consommateurs et consommatrices, économe en eau et en carburant. Dans un même temps, face à la difficulté du métier qui demande un engagement physique et personnel et à l’ampleur des défis, parfois, nous nous demandons à quoi bon ?

Mais votre présence à la ferme, vos encouragements et votre fidélité donnent du sens à cette aventure et nous laissent penser qu’une autre façon de consommer est possible !

Marc et moi avons respectivement grandi dans un pavillon à Montivilliers et un appartement au Havre. Enfants, nous avons appris les saisons plus dans les imagiers que dans les champs et les contacts réguliers que nous avions avec la nature avaient souvent lieu à la forêt de Montgeon.

Ceci n’est pas une critique de notre éducation mais plus une façon de dire que nos enfances étaient assez éloignées de la vie paysanne.

Nos parents ont d’ailleurs accueilli notre soudaine vocation avec étonnement et inquiétudes !

Pourtant, aujourd’hui à La Petite Surface, ils ont trouvé leur place en y apportant chacun et chacune leur patte : de juin à septembre, la mère de Marc récolte avec rigueur les petits fruits (cassis, framboises, fraises, mûres), sa cuisine devient un labo d’expérimentations pour nous faire de délicieuses confitures.

Mes parents eux répondent toujours présents pour nous aider sur les chantiers, en hiver pour les montages et remontages des serres, comme en été pour planter les poireaux et aider aux récoltes.

La Petite Surface est donc devenu pour nous un lieu de retrouvailles en familles et maintenant avec notre fils nous avons moins de raisons d’aller à Montgeon !

Ce que l’on aime aussi dans l’été, en plus du bronzage agricole évidemment, ce sont ces temps de récolte où l’on constitue nos réserves pour l’automne et l’hiver. C’est une façon de se garder des petits morceaux d’été que l’on appréciera plus tard.

Nous les surveillons depuis plusieurs jours et là c’est bon, les fanes des échalotes ont bien jauni, elles sont prêtes à être récoltées. Le top est lancé, la chorégraphie est rodée, chacun, chacune connaît sa partition.

Nous remplissons le camion de cagettes pour se garer au plus près des planches. Dans un seul souffle, l’une récolte, soulève la paille, sépare les bulbes et les dispose dans les cagettes tandis que l’autre se lance dans un ballet de cagettes, portant des piles de vides pour les répartir le long des planches, puis les portant pleines dans l’autre sens pour les empiler dans le camion.

Une fois la récolte terminée, elles seront stockées plusieurs mois jusqu’à épuisement des réserves, en attendant elles sèchent dans la serre sous haute surveillance !

Depuis quelques semaines nous apprenons avec un peu d’étonnement mais beaucoup de plaisir que nombre d’entre vous sont ravis de recevoir nos messages chaque semaine. Cela nous touche beaucoup car nous y consacrons du temps et bien souvent nous nous demandons si nous aurons encore de l’inspiration pour la semaine suivante !

Alors savoir que ces quelques lignes sont lues voire attendues, nous encourage à continuer ! D’ailleurs, dernièrement nous avons reçu de très bons retours après avoir parlé de nos heures bleues. Plusieurs d’entre vous semblaient même nous envier ces moments à travailler au champ, à la tombée du jour.

Alors comme toute histoire a son contre champ, voici en mots et image une de nos dernières heures bleues, celle-ci vous vous fera certainement moins rêver !

Samedi dernier vers 20h30, après une journée plombante de chaleur, nous sortions pour travailler un peu. D’un coup, le ciel s’est noirci, les oiseaux se sont envolés, le vent s’est brusquement levé, apportant avec lui une impression de malaise. Les fortes rafales ont traversé le champ emportant notre serre pépinière jusqu’en bas du marais. Nous avons eu peur que la serre aille jusque sur la route, pour stopper son envol et empêcher que le vent ne s’engouffre à nouveau, nous avons dû sacrifier la bâche à l’opinel.

Ce soir là, nous n’avons pas fait ce que nous avions prévu et maintenant nous devons trouver une nouvelle pépinière !

Notre métier demande d’avoir de multiples compétences et cela va bien au delà de faire pousser des légumes. Nous devons être bricoleurs, comptables et depuis peu savoir utiliser les réseaux…mais finalement c’est de devoir être vendeur qui est le plus compliqué.

Valoriser notre production demande du temps, de l’investissement et de l’imagination.

Tout au long de l’année, nous nous prêtons avec enthousiasme à cet exercice. Mais quand l’abondance de l’été arrive, même si vous êtes de plus en plus nombreux à la vente, un vent de panique souffle sur nous ; cette profusion de légumes coïncide avec les départs en vacances. Ce ralentissement de la demande nous oblige sur les mois d’été à trouver d’autres façons de valoriser notre production.

C’est pourquoi, pour traverser cette période sereinement, nous proposons en plus des paniers de légumes d’une valeur de 15€ récolté le jour même.

Quand les jours rallongent, à cette heure entre le jour et la nuit et une fois notre fils endormi, sur la pointe des pieds, nous remettons nos chaussures de travail et repartons au champ.

A cette période de la saison, le travail ne manque pas et les journées passent trop vite mais bizarrement à ce moment là, nous n’avons pas l’impression de retourner travailler. Nous savourons ces moments où nous sommes pleinement à notre tâche, en sachant que rien ne viendra nous troubler.

Pendant cette petite heure, nous oublions le rythme du maraicher et devenons des jardiniers s’occupant de leur jardin.

Et parfois le temps s’arrête…
 
Le temps d’un week-end, les légumes n’ont plus besoin d’être désherbés, ni les plants d’être arrosés.
A la place, les maraichers ont récoltés des souvenirs et des moments partagés.

Dans les mythes et la littérature, il symbolise la malice ou la ruse mais est aussi vu comme un guide offrant sagesse et conseils ; de tout temps, le renard intrigue, fascine.

Depuis quatre ans, à l’orée de la forêt, nous flairons sa présence, il nous a laissé des traces de son passage sans pour autant se montrer. Mais depuis quelques semaines, il se livre peu à peu, nous l’apercevons et le croisons même en plein jour. Peut-être nous a-t-il assez observés et le voilà rassuré sur nos intentions.

Nous prenons ses apparitions comme une marque de confiance. Il nous plaît de penser que cet animal malin et spirituel, nous laisse entrevoir son monde, lui le messager de la vie sauvage.

 Naïvement en devant agriculteur.rice en Normandie, nous pensions pouvoir, au printemps, nous passer d’arrosage.

En 2018, après un mois de mai sans pluie, nous avions bien vu que sans eau, rien ne serait possible, les graines ne germaient pas et les plantes jaunissaient. Nous avions surtout compris que la réputation de la Normandie quant à sa pluviométrie était un peu exagérée ! Constat qui se confirme d’années en années. Très vite, nous avons donc arrosé : d’abord dans l’urgence à l’arrosoir, puis au tuyau d’arrosage jusqu’à se lancer dans les travaux, en creusant des tranchées pour enterrer les tuyaux. Aujourd’hui, une grande partie du champ est arrosé en ouvrant des vannes. Cependant, les techniques agricoles choisies permettent de limiter au maximum l’arrosage :

– Nous ne travaillons pas notre sol pour qu’il conserve sa structure et puisse correctement absorber l’eau.

– Nous couvrons le sol (paillage, bâche…) pour le nourrir, le protéger et garder l’humidité.

– Nous maintenons des zones de biodiversité qui apportent ombre et fraicheur (plantation d’arbres, conservation des herbes hautes, limitation du désherbage.)

Ces choix conjugués à la situation du champ ; entre marais et forêt qui apporte un fort taux d’humidité, nous permettent de traverser ce printemps sec plus sereinement.

Cette semaine, de mercredi midi à vendredi 13h, selon le calendrier biodynamique nous étions en jour fruit, nous avons donc profité de ce créneau pour planter les courges et courgettes.

La biodynamie repose sur l’influence des positions planétaires et lunaires pour le développement des plantes ; les cultiver au moment le plus propice leur apporte santé et vigueur.

Le calendrier biodynamique rédigé et édité chaque année par le MABD (mouvement de l’agriculture biodynamique) découpent les semaines en périodes fruit, fleur, racine et feuille et nous invitent à organiser notre travail au jardin en fonction.

Depuis le début, nous nous aidons, dans la mesure du possible, de ce calendrier pour établir notre planning de semis et plantations. En fonction de la partie de la plante que nous voulons récolter, nous nous en occupons le jour qui lui correspond :

– légumes racines : radis, panais, carottes…

– légumes feuilles : choux, épinards, salade…

– légumes fruits : courgettes, tomates, pois…

Cela concerne plus généralement toutes les activités au champ (taille des arbres, récolte du miel, séchage des plantes, stockage des courges…)

Nous pourrions aussi aller plus loin en apportant des purins ou des préparations biodynamique pour stimuler ou protéger les plantes.

Ce champ de recherche est vaste et fait partie des pistes de réflexion que nous avons pour améliorer nos cultures. La biodynamie est avant tout une réflexion métaphysique sur le vivant, elle reste une discipline relativement jeune (début du XXème) qui donne une explication scientifique à de nombreuses observations et croyances de nos anciens.

On assiste depuis quelques jours à l’explosion de la nature, la vie sort de partout et tout pousse.  

Bien sûr cela nous arrange quand on voit les pois se former, les courgettes apparaître et le feuillage des pommes de terre traverser le paillage.  Mais cette vie déborde et s’invite sur les zones réservées aux plantations, alors on désherbe, beaucoup même !  Tout en multipliant les tâches au champ pour suivre notre planning : planter, semer, arroser, tondre ou encore installer les grillages pour que les pois s’accrochent, enlever les filets maintenant qu’il fait assez chaud…    Là, nous avons encore l’impression de maitriser la situation, naïvement, à ce moment de la saison, nous pensons que cette année c’est bon, nous avons trouvé le bon rythme, le printemps peut s’installer, nous ne perdrons pas le fil.   Mais au fond nous savons très bien que courir après la nature sera vain.   Comme chaque été, nous aurons ce sentiment d’être un peu dépassés face à toute l’énergie qu’elle déploiera jusqu’à septembre.

Souvent l’on nous demande si nous ne nous sentons pas un peu isolés dans notre champ.

C’est vrai qu’au début nous nous sommes aussi posé la question. Et là je pense à la semaine qui vient de s’écouler :

• les épiceries sont venues récupérer leurs commandes.

• mardi pour la vente à la ferme, les clients étaient au rendez-vous.

• un nouveau partenaire a souhaité découvrir notre façon de travailler.

• un élagueur nous a déposé du broyat.

• une proche est venue passer deux jours.

• vendredi une soixantaine d’élèves de maternelles a visité la ferme.

Une ferme, drôle de mot d’ailleurs pour décrire un lieu ouvert ; ouvert sur l’extérieur, propice aux rencontres et aux apprentissages !

Alors quand parfois, nous nous retrouvons seuls dans le champ, nous apprécions aussi !

C’est la cinquième saison qui commence, nous voyons bien que nous avons gagné en efficacité dans notre travail.
Les habitudes se prennent, les gestes deviennent plus assurés, les outils se perfectionnent et pourtant toujours ce même stress du printemps, ces mêmes questions courant avril. 
Est ce que cela va lever, pousser, grandir ?  Réuissirons-nous à contenter tous nos clients et seront-ils au rendez-vous ?
Allons-nous réussir à valoriser notre travail ? 
Nous ne repartons pas de zéro mais il y a toujours cette impression de commencement.
A chaque saison, nous remisons ; nous parions sur la nature, la météo et sur vous !

Les ventes à la ferme sont terminées depuis déjà deux mois et souvent vous nous demandez ce qu’il se passe à la ferme lorsque les ventes s’arrêtent :

En février, c’était surtout le mois où nous avons fait toutes ces petites choses que nous reportons tout au long de l’année à l’hiver.

  … Trier, ranger, nettoyer, réparer, réaménager, se former…

La ferme est un lieu de vie, pour le rester, elle a besoin de ce temps où l’on prend soin d’elle, tout en ré-interrogeant nos habitudes pour préserver notre enthousiasme.

En mars, tout doucement le printemps se rappelle à nous, c’est le moment d’enlever les bâches et de démarrer les cultures de plein champ (oignons, pommes de terre, carottes, épinards…)

 

La pépinière commence à déborder, les plants de blettes, courgettes, aubergines, salades, céleris… attendent leur tour pour être plantés.

 

Il est grand temps de nous plonger dans le planning 2022.

Chaque année à cette période nous passons beaucoup (trop) de soirées à planifier les cultures en reprenant et ajustant ce qui a fonctionné ou non au champ.

Pour cela, nous prenons chaque légume un par un (environ une quarantaine) pour noter les dates prévues de semis et de repiquages, les quantités de graines nécessaires, l’emplacement dans le champ et les dates espérées de récolte.

Pour certains légumes, c’est très simple, une date de semi et une date de récolte suffisent, comme pour les oignons, plantés fin mars, récoltés fin juillet puis stockés.

Pour d’autres, cela se complique, les épinards par exemple, nous devons prévoir huit semis différents sous serre et en extérieur pour en avoir tout au long du printemps puis en automne/hiver. A cela s’ajoute les caractéristiques liées aux variétés, pour les choux-fleurs, à nous de choisir la bonne variété à la bonne période, le goodman arrivera en juin, le neckarperle à l’automne et le tardif d’Angers passera tout l’hiver au champ et fera sa pomme en mars/avril.

Ces moments de réflexion ne sont pas toujours limpides : « Attends, tu parles du semi ou du repiquage ? » ou « Les tomates flammées, les petites jaunes ? Oui on en fait plus, tout le monde les aime ! »

Bref, vous l’aurez compris, lors de ces soirées nous pensons à vous, clientes et clients et à ce qu’il vous fera plaisir de cuisiner !

Sur les deux hectares qui nous arpentons chaque jour, il est toujours étonnant de réaliser comme l’espace si familier peut nous apparaître si différent au fil des mois.

Début décembre, les pieds dans la gadoue, le bout du champ que l’on distingue dans la brume, il est doux et rassurant de se rappeler qu’à ce même endroit, d’ici cinq mois, les sureaux en fleurs seront mis en bouteille pour en faire du pétillant, les abeilles feront leurs premières sorties et les petits pois seront prêts à être récoltés.

Cette perspective printanière, nous accompagnera dans le champ aujourd’hui, lorsque nous préparerons les commandes des restaurants emmitouflés et bercés par le vent et la bruine !

En travaillant avec les saisons et en pratiquant des activités liées à l’agriculture et au travail des champs, nous avons pu comprendre (souvent malgré nous) la signification et l’origine d’expressions régulièrement utilisées.

Le plus souvent, c’est en les utilisant au sens propre que le sens figuré nous est apparu évident ! Un exemple, c’est le début de l’automne, les journées raccourcissent, les derniers haricots viennent d’être récoltés et la longue période de l’hiver nous attend.

Cette « fin des haricots »  en dit long sur les mois qui nous attendent… Ou encore quand je vois au champ les poireaux plantés en juin et qui attendront tout l’hiver au champ, fièrement dressés sous le vent et la pluie à attendre qu’on les récolte, on comprend mieux pourquoi il n’a y rien de passionnant à « poireauter » !

En nous imaginant devenir maraichers, nous savions que nous allions semer, planter, récolter des légumes, monter des serres, les remonter, désherber les cultures, mais nous n’avions pas imaginé que nous allions autant parler cuisine. Pourtant, la finalité de notre métier se passe bien dans vos cuisines. Toute cette énergie est mise au service de vos repas.
Aujourd’hui, cette dimension donne tout son sens à notre métier et à nos journées,  sans ces échanges avec vous il nous manquerait quelque chose.
 
Quel plaisir de vous donner des idées recettes, de savoir que vous vous êtes régalés avec les poireaux, fait un test réussi avec la Sucrine du Berry ou que votre petite fille n’a jamais autant mangé de tomates.
C’est pour cela que chaque semaine, nous aimons parler cuisine dans ce mail et que cet espace est également le vôtre !

A partir de l’automne, certains légumes demandent à être récoltés puis stockés pour être vendus tout au long de la saison. D’autres supportent le froid, ils resteront au champ et seront récoltés tout au long de l’hiver.

Les légumes qui restent au champ : poireaux, choux verts et rouges, choux de Bruxelles, choux kale, mâche, blette, céleris raves, panais.

Les légumes stockés en cave : navets, betteraves rouges et chioggia, pommes de terre, patates douces, hélianthis (proche du topinambour).

Les courges, récoltées début octobre, sont conservées dans une pièce chauffée pour tenir tout l’hiver.

L’ail, les échalotes, oignons jaunes et rouges ont été récoltés cet été et sont depuis stockées au sec.